Autrefois élément clé des missions de proximité des départements, les transports publics du Rhône ont été bouleversés par la création de la Métropole lyonnaise. Ainsi ce sera désormais le Sytral, organisme des transports de la Métropole qui aura la charge des cars du département et a déjà annoncé une forte réduction de voilure du réseau et une augmentation des tarifs. La routine de l'austérité à la sauce locale en somme, directement issue des recommandations de la Cour des Comptes. Puisque le caractère démocratique des décisions importe peu et que l'ex-président du Sytral Bernard Rivalta déclarait récemment que les pauvres n'avaient qu'à moins se déplacer, ces décisions semblent logiques... Mais exigent, le 22 mars, une responsabilité des élus devant les électeurs !
Pour l'Alternative Citoyenne de l'Ouest lyonnais (ACOL) ces mesures incarnent la dérive dénoncées depuis longtemps d'une France à deux vitesses entre les coeurs urbains et des périphéries exsangues et isolées. Les transports publics sont un axe majeur de lien entre des populations éloignées qui ne méritent pas d'être punies pour ne pas habiter à Lyon ! Il s'agit d'un sujet tout à fait politique: cet abandon des périphéries par les barons technocrates ne doit pas être laissé au Front National qui voit des électeurs dépités venir vers lui par dépit de n'être défendus par personne. Ici la responsabilité est grande, tant au PS qui dirige le Sytral qu'au département dont la gabegie financière de la majorité sortante réduit les possibilités d'investissement dans les services publics. Notre réponse est citoyenne, écologique, sociale et s'attaque aux oligarchies des notables irresponsables plutôt que de monter des populations les unes contre les autres (urbaines/rurales, français/étrangers, locaux/néo...).
La majorité départementale et son candidat-président déclaré ne peuvent se soustraire à leur catastrophique bilan. Les premiers touchés par cette disparition des services publics sont les plus précaires et ceux qui doivent se rendre à leur travail. Cette vision d'en haut se limite de fait aux transports scolaires et imagine que tout le monde peut se déplacer en voiture. Les autres n'ont qu'à rester dans leurs trous, selon nos décideurs... A l'opposé de cette vision métropolitaine, l'ACOL considère que les départements sont là pour tisser du lien à travers différentes mesures:
- fin des DSP pour les transports et investissement dans de nouvelles lignes : ces délégations de services publics (Kéolis, Planche,...) sont lourdes à installer via des marchés publics complexes, lient les décideurs publics comme le montrent les concessions d'autoroute, ou l'affaire Ecomouv', interdisant toute réactivité. Plusieurs études ont montré le coût final non compétitif pour ces formules. A l'inverse, les exemples de gratuité des transports comme à Aubagne, montrent qu'après quelques années la gestion devient rentable... et surtout apportent un véritable gain sur leur budget transport aux populations, sujet qui nous préoccupe dans nos territoires. Cela ne coûte pas rien, il s'agit bien entendu de placer des priorités sur le budget de la collectivité et non de "raser gratis". Pour nous les transports, en ce qu'ils touchent tout un chacun, sont une priorité et doivent mailler très densément le territoire non urbain en permettant aux citoyens de se déplacer facilement.
- opposition aux grands travaux routiers et autoroutiers : en ligne logique de notre soutien aux transports en commun, nous contestons des projets soutenus par PS, droite et centre, incluant le contournement autoroutier ouest de la métropole. En ce sens nous nous inscrivons dans l'action de la "Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais", très active depuis des années et réunissant des citoyens de tous horizons. Nous soulignons que la commission "Mobilité 21" définissant les priorités nationales en matière de transport ont clairement exclu tout nouveau projet routier...
- fin du "tout voiture" : dans un département très pollué la politique du tout voiture n'est plus possible, à la fois pour des questions de santé publique, de coût pour les foyers et d'aménagement du territoire. Les monts du lyonnais sont particulièrement touchés par l'ozone comme l'indique une note de l'INSEE. Actuellement 86% des personnes vont au travail en voiture... Le maillage routier est déjà suffisant et il n'est pas nécessaire que chaque hameau soit relié en ligne directe à un autre. Nous sommes pour le développement des voies piétonnes et cyclables afin de réapproprier à l'homme des paysages auxquels nous tenons. Pour que la majorité des trajets qui sont courts (18 km en moyenne) puissent se faire en vélo nous aménagerons les voies existantes pour permettre une cohabitation voiture/vélo et soutiendrons l'achat de vélos électriques par des subventions importantes. Au lieu de rajouter du goudron, les finances permettront aux familles de prendre leur vélo sans danger le week-end. Pour un cadre de vie plus calme, moins bruyant et plus sain dans les campagnes.
- oeuvrer au raccordement des transports à la Métropole : constatant qu'un nombre important d'habitants travaillent dans la Métropole ou dans sa première périphérie, il convient d'envisager des raccordements fonctionnels et non le département comme une zone de seconde priorité pour le Sytral. L'essence du service public est que les zones denses, rentables, servent à financer les zones moins rentables. L'idée d'un téléphérique vers l'ouest pour contourner les reliefs doit être étudiée de même que l'extension rapide du métro jusqu'à Brignais.